Mais dis-donc Jamy, c'est quoi le no-code ?

Par | Mise à jour : 4 August 2022

Dans ce premier post, Karen nous explique ce qu'est, selon elle, le no-code, et pourquoi cette tendance est importante dans le contexte actuel de pénurie d'informaticiens.

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Parfois, les signes montrent que les temps changent, et dans le monde de l'informatique, cela se manifeste par l'avènement d'une technologie qui en change radicalement le paysage. La dernière fois, c'était lors de l'avènement du cloud public, vers la fin des années 2000, qui a consacré (à l'heure où j'écris), AWS (Amazon), Azure (Microsoft) et GCP (Google).

Lorsque ces trois géants investissent un marché, voire se le disputent, il y a fort à parier que celui-ci revête d'un intérêt stratégique capital. Cette révolution, encore assez discrète en France, c'est le no-code et son proche cousin le low-code. Pourtant, voilà déjà plus de 5 ans que Microsoft a lancé les hostilités avec PowerApps en 2016, Google et Amazon ne suivant qu'environ 4 ans plus tard, le premier en acquérant AppSheet et le second en lançant HoneyCode.

Les G**AM, encore eux ! (ceci n'est pas un Wordle)
Les GAM, encore eux ! (ceci n'est pas un Wordle)

Mais le no-code, c'est quoi au juste ?

Illustration

Vous vous souvenez de StopCovid, le défunt grand-frère de TousAntiCovid ? Une réponse nationale à la crise sanitaire impliquant des grands noms de la technologie française (Dassault, Orange parmi d'autres), 4 semaines de développement pour la version initiale. 4 mois plus tard, 2.2 millions d'utilisateurs et 434 cas contacts notifiés.

Des résultats qui ont fait qu'il a fallu tout reprendre, développement, branding, marketing, etc, pour arriver au TousAntiCovid qu'on connaît aujourd'hui. Soit plus de 6 mois après le début de la première itération dans un contexte d'urgence. (source)

Probablement l'un des rares téléphones à avoir vu StopCOVID de près
Probablement l'un des rares téléphones à avoir vu StopCOVID de près

Pendant ce temps, à Vera Cruz New York, la ville décide de s'attacher les services de la startup Unqork, qui propose une plate-forme de développement no-code, et monte en trois jours seulement le COVID-19 Engagement Portal, un portail qui aide la ville à gérer la crise en analysant l'impact du COVID-19 et permet d'aiguiller les habitants, en plus de très vite s’agrémenter de divers services comme la livraison de repas pour les personnes ne pouvant se déplacer en sollicitant les limousines désœuvrées (Deliveroo en limo, on est aux States, hein).

Une définition

Si on devait résumer en une phrase, on pourrait dire que les plateformes de no-code mettent à disposition les moyens nécessaires pour concevoir et réaliser des applications sans avoir besoin de savoir coder, ce qui, souvent, se traduit par de la programmation "visuelle" et s'apparente à du copier-coller-cliquer-glisser-déposer de blocs de composants.

Un exemple de
Un exemple de "programmation visuelle" avec Integromat (désormais Make)

Et quand on dit "application", on l'entend au sens large, car les cas d'utilisation couverts par le no-code sont nombreux et augmentent de jour en jour. Nous en citons quelques-uns très concrets d'ailleurs sur notre page d'accueil. Aujourd'hui, ils offrent déjà une myriade de possibilités (on peut en explorer quelques-unes, classées par thème, sur le site de No Code List), par exemple :

  • applications mobiles
  • sites web
  • e-commerce et paiement en ligne
  • bases de données
  • automatisation / workflow
  • intelligence artificielle / machine learning
Une vue synthétisée (et arbitrairement réduite) d'outils no-code
Une vue synthétisée (et arbitrairement réduite) d'outils no-code

A cette vue, on commence à se rendre compte de l’extraordinaire traction du phénomène Outre-Atlantique. En fin d'année dernière, AWS présentait lors de sa grande conférence re:Invent annuelle SageMaker Canvas, sa toute nouvelle solution de machine learning no-code. Quand on vous dit que le vent tourne...

Origine

Ces dernières dizaines d'années, nous avons d'abord cherché à simplifier le dialogue avec les ordinateurs, évoluant des cartes perforées au CLI, puis aux interfaces cliquables pour arriver aux interfaces tactiles, puis maintenant la réalité virtuelle et la réalité augmentée, pour aller demain vers les interfaces synaptiques.

C'est pour bientôt, Tony
C'est pour bientôt, Tony

De la même façon, aujourd'hui, nous cherchons désormais à simplifier le processus de création de ces moyens de dialogues, typiquement en réduisant notre dépendance au code.

Aujourd'hui, deux forts courants émergent en ce sens, donnant lieu à nombre d'initiatives passionnantes :

  • les intelligences artificielles qui produisent du code
  • les outils qui proposent d'élaborer lesdits moyens sans connaissance du code

C'est cette deuxième tendance que nous allons suivre de près chez Breizh e-nov.

De par leur philosophie et donc, by design, les outils no-code récents présentent de nombreux avantages, parmi lesquels on peut citer la vitesse de réalisation, comme nous l'avons mentionné en introduction du présent billet. Mais surtout, dispenser les makers (les "développeurs" no-code) de devoir apprendre à coder, permet l'accès à ces outils à tous.

Opportunité

Cela répond d'ailleurs de manière fort appropriée à la pénurie actuelle d'acteurs de l'informatique "traditionnelle", développeurs et autres. D'après U.S. Labor Statistics, il manquerait actuellement environ 40 millions d'informaticiens dans le monde, chiffre qui pourrait bondir à plus de 85 millions en 2030.

Ce "développement informatique mis à la portée de tous" (Citizen Development) permet donc a priori à tout un chacun d'accéder au développement, et notamment les utilisateurs métier. Cela ne signifie toutefois pas que no-coder soit nécessairement simple, comme vous le constaterez par vous-même dans nos futurs billets.

De là, on comprend aisément qu'un nombre très important d'entreprises d'Amérique du Nord ait choisi de soulager la pression qui pèse sur leur service informatique en donnant aux utilisateurs le pouvoir de créer leurs propres outils. Un exemple ? On utilise Airtable chez Twitch et Zendesk.

Conclusion

Ainsi se termine ce premier lever de voile sur le no-code, au cours duquel nous en avons entrevu la motivation, quelques avantages et opportunités.

Bien que cette première lecture ait pu répondre à certaines de vos questions, l'insatiable curieux(-se) que vous êtes ne manquera pas de se demander encore :

  • Quels sont les avantages et inconvénients du no-code, comparé au code "traditionnel" ?
  • Quelles en sont les limites ?
  • Code et no-code, amis ou ennemis ?

Promis, nous essaierons de satisfaire votre appétit de savoir au cours de nos prochains billets.

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